histoire de la Corse

Si l’on veut résumer l’histoire de la Corse sans s’embarrasser de détails, pour les gens pressés, ou pour ceux qui n’ont pas trop de mémoire :

La figure préhistorique la plus connue et la plus ancienne qui atteste la présence humaine en Corse, c’est la dame de Bonifaziu, qui vécut au Néolithique dans le sud de l’île voilà 8700 ans environ. On suppose que des groupes humains l’ont fréquentée bien avant (la Corse, pas la Dame de Bonifaziu). Les statues menhirs que l'on peut admirer en grand nombre, surtout dans le sud de l'île, datent pour la plupart du IIème millénaire, à l'Âge du Bronze.

Statue menhir à Filitosa

En  562 av.J.C., les Grecs abordent l’île et fondent Alalia, mais ils se font virer par les Etrusques, puis débarquent les Phéniciens qui à leur tour se font dégager par les Romains (tout ça sur 300 ans tout de même). Ces derniers fondent Aleria en 259 av. J.C., sur le site de l'ancienne Alalia. A leur tour les Romains disparaissent sous la poussée des Vandales qui occupent l’île en 455. Même les Normands et les Lombards sont venus nous faire un petit coucou. Je ne vous parle même pas des Maures et des Barbaresques que nos compatriotes vont devoir subir pendant dix siècles ! En 774, Charlemagne, pour pouvoir occuper la Lombardie et s’en proclamer roi –avant d’être l’empereur à la barbe fleurie- offre officiellement la Corse à Rome, au pape  Adrien 1er donc: échange de bons procédés entre gens de bonne compagnie.

Le pape Adrien et Charlemagne

A partir de ce moment commence un destin de « patate chaude » pour notre île : le pape, ne sachant pas trop quoi en faire à part l’évangéliser, en confie la gestion à la République de Pise. Du coup, Gênes, qui la convoitait aussi, mène la vie dure à Pise. Au cours d’une mémorable bataille navale, Pise est obligée de larguer la Corse en 1284. En 1296, pour des raisons diplomatiques et de géopolitique (déjà !), Rome, avec sur le trône de Saint Pierre le pape Boniface VIII, place alors notre belle île sous la souveraineté de la Couronne d’Aragon qui en éprouve autant de satisfaction qu’une poule qui aurait trouvé un dentier. Le roi d’Aragon conforte Gênes dans sa gestion de l’île. Comme nos compatriotes sont un peu pénibles et pas si rentables que ça à gérer, Gênes s’en décharge un peu au profit d’une banque : la Banque – ou Office- de Saint Georges. Un peu comme si aujourd’hui la France confiait la gestion de la Corse au Crédit Agricole ! Bon, tout ça c’est très résumé….

Boniface VIII

Et après ? La République de Gênes a de plus en plus de mal avec les Corses, des teigneux, des fainéants, des révoltés pour rien, qu’est-ce que « dui seini » ? c'était pas la peine d'en faire toute une histoire ! mon Dieu cette famille Paoli ! bref un cauchemar : fauchée et mal en point, elle refile notre belle île à la France qui désormais s’en occupe ( l’occupe ?) et la fait entrer dans le giron de la vieillissante monarchie française en 1768 (le traité de Versailles). Que les choses soient claires: la Corse n’a pas été vendue comme certains le prétendent; c’est encore plus sordide que ça dans le détail… Finalement, trois "révolutions" pour rien (voir la chronologie plus bas).

Aujourd'hui, grâce à l'éclectisme culturel de notre bien-aimée République à l'égard des insulaires (et de ces derniers eux-mêmes), on trouve désormais des lounge- bars fréquentés par de petits bobos, des fast foods remplis de gosses obèses, du cannabis et de la coke à gogo, et des épiceries halal à presque tous les coins de rue des villes de celle que les Grecs appelaient Kalliste… une nouvelle page de l'Histoire de la Corse qui est en train de s'écrire… mais en ce qui me concerne, je n'ai plus d'encre dans le stylo...

Ah oui, j'oubliais: la Corse a été le premier département français à avoir été libéré du joug de l'occupant nazi, en octobre 1943, fait rarement évoqué dans les manuels d'histoire...

et demain ? demain, on rêvera peut-être des "révolutions" de Corse, de 1729 à 1769; on aura encore une pensée émue pour l’épopée de Théodore de Neuhoff, Roi de Corse en 1736, de celle de Pascal Paoli, « u babbu di a Nazione » qui s'est terminée par la tragique défaite de Ponte Novu le 8 mai 1769, de celle du très éphémère Royaume Anglo-Corse en 1794… di a nostra cultura è di a nostra lingua materna.

 

Theodore de Neuhoff, roi de Corse

proclamation de Pasquale PAOLI generale di a Nazione

 

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