un si joli village...

Rien de plus tentant que de faire une petite virée dans nos pittoresques villages de montagne... mais ce qui est vrai chez nous, l'est aussi dans d'autres régions de France. Les français ou les corses, comme nos amis britanniques, italiens ou d'ailleurs, cultivent l'amour du terroir, sous toutes ses formes: habitat, paysages familiers, patrimoine historique, bonne bouffe (avec un bon vin pour la faire descendre dans le gosier...), gens authentiques et sympathiques...

Alors, en prenant la voiture, on commence la grimpette vers le vrai, l'authentique... et le vrai commence... après un nième virage, le village de XXXXXX se profile à l'horizon: sur le bord de la route, un vieux camion utilitaire, mis sur cale, sert de garde-manger pour des vaches maigrichonnes ( on pourrait jouer au xylophone sur leurs côtes!): amas de ferraille rouillée et authentique, il n'est pas le seul dans le parc automobile bas-côté routier... un peu plus loin, à proximité immédiate d'une habitation, ce ne sont pas moins de quatre carcasses plus ou moins rouillées (de voitures, pas de vaches) qui s'offrent au regard des gens de passage, plus un tas de vieux pneus, quelques palettes de bois, un vieux frigo et tout un tas de m.... en prime. Je ne vous parle même pas de l'état de la maison en question... Dépassons rapidement cette vision de cauchemar et continuons notre progression: cinq cents mètres plus loin, toujours sur le bas-côté de la route, une merveilleuse mosaïque colorée attire les regards: débris de briques rouges, débris d'agglomérés gris, blocs de polystyrène immaculés, pêle-mêle de gaines de fils électriques rouges, bleues, jaunes et vertes (fil neutre en électricité): au prix actuel du cuivre, c'est un scandale de le gaspiller ainsi... morceaux de céramiques non identifiées (chiottes ? lavabos ?).

décharges sauvages Ampriani

En dépassant le col de XXXXX, et en allant sur PXXXXXXX, un parapet ombragé, propice pour une halte: sous le parapet, un ammoncellement d'ordures ( vieux pneus, vieux chauffage, D.N.I. (débris non identifiés)... et en prime une charogne heureusement ancienne (pour l'odeur !!). Par terre, des étuis de cartouches de chasse: des bleues et des rouges principalement: les vertes sont plus rares et c'est dommage car elles se seraient fondues plus facilement dans l'herbe. Vite, fuyons !

Dscn1157 1

En revenant sur nos pas et repassant le col pour aller vers CXXXX, à proximité d'un captage d'eau potable ( mignon tout plein avec son habillage en pierres de schistes posées à sec), un camion en très mauvais état, visiblement en panne et inutilisé depuis belle lurette: l'aviation israélienne serait-elle venue bombarder cet engin pour donner un cachet "made in Gaza" au lieu ? En contre-bas, à quelques dizaines de mètres, sur un chemin "tracé exprès pour les chasseurs" (quelle sollicitude !) un bulldozer lui aussi complètement pourri et rouillé, carcasse antédiluvienne, hymne à la nature défigurée, se meurt d'inaction, lui qui a massacré tant de versants...

N.B.: aux dernières nouvelles ( août 2011), le camion aurait disparu: sans doute a-t-il eu honte de faire tache dans le paysage en lisant mon article ?

Pourtant, comme le chantait le poète, "que la montagne est belle"... SUIS-JE TOMBE SUR L'EXCEPTION ????? pas sûr, mais à ce point ...